Quels sont les aspects positifs et négatifs d'un modèle de société communiste ?

RaisinRoyal - le 20 Juin 2025
Salut tout le monde, je lance ce fil car je me pose pas mal de questions sur le communisme. On en entend tellement de choses, souvent très tranchées, que j'aimerais bien avoir un débat un peu plus nuancé. Genre, au-delà de la théorie idéale (qui, sur le papier, fait souvent rêver 😉), qu'est-ce qui marche vraiment et qu'est-ce qui coince quand on essaie de l'appliquer ? Quels sont les écueils à éviter ? J'espère qu'on pourra avoir un échange constructif et argumenté ! 🤔
Commentaires (12)
Pour compléter, je pense que cette vidéo peut apporter un éclairage intéressant sur les différences théoriques entre communisme et socialisme, et les implications concrètes de chaque système.
RaisinRoyal, ton initiative est louable. C'est vrai que le sujet est souvent abordé avec beaucoup de passion, ce qui nuit parfois à la clarté. En tant que statisticienne, j'apprécie particulièrement les approches factuelles et les analyses basées sur des données vérifiables. Je suis assez d'accord, la théorie est séduisante, mais la mise en œuvre... c'est une autre paire de manches. Ce que je perçois comme positif, en théorie toujours, c'est la volonté d'une égalité des chances et d'une répartition plus juste des richesses. L'idée que chacun contribue selon ses capacités et reçoive selon ses besoins est une aspiration noble. Potentiellement, ça pourrait réduire les inégalités criantes que l'on observe dans nos sociétés actuelles, et qui sont une source de tensions et de frustrations considérables. En fait, le point central serait d'arriver à éradiquer, ou au moins fortement atténuer, les mécanismes de reproduction sociale qui font que le destin d'un individu est souvent déterminé par son origine sociale. Mais c'est là que les difficultés commencent. Comment garantir que chacun contribue réellement selon ses capacités, sans tomber dans une forme de coercition ? Comment évaluer les besoins de chacun de manière équitable et transparente, sans créer de bureaucratie kafkaïenne ? Et surtout, comment éviter la corruption et le népotisme, qui semblent inévitablement gangréner les systèmes centralisés ? Il y a un site communiste, bon, je n'irai pas forcément le voir, mais ces questions sont importantes. Si on a une répartition des richesses trop éloignées de l'effort que chacun produit, on court à la catastrophe. Un autre écueil majeur, à mon sens, c'est la question de la liberté individuelle. Dans un système où l'État contrôle les moyens de production et la distribution des richesses, il est facile de dériver vers une forme de totalitarisme, où les libertés d'expression, d'association et d'entreprise sont fortement restreintes. Et ça, c'est inacceptable. Je pense qu'il est possible de concilier une certaine forme d'égalité sociale avec le respect des libertés individuelles, mais c'est un équilibre fragile qui nécessite une vigilance constante. Si on arrive pas à trouver cet équilibre, on ne fait que déplacer le problème, on ne le résout pas. Et puis, il y a la question de l'innovation. Est-ce qu'un système communiste est capable de stimuler l'innovation et la créativité, ou est-ce qu'il a tendance à les étouffer ? C'est une question complexe, car d'un côté, la compétition peut être un moteur puissant d'innovation, mais de l'autre, elle peut aussi conduire à des excès et à des inégalités. Peut-être qu'un système qui favorise la collaboration et le partage des connaissances pourrait être plus propice à l'innovation à long terme, mais encore faut-il que ce système soit bien conçu et bien géré. En fin de compte, je pense que la réussite d'un modèle de société communiste dépend avant tout de la qualité des institutions et de la culture politique. Si les institutions sont corrompues et la culture politique autoritaire, alors le système est voué à l'échec. Mais si les institutions sont transparentes et la culture politique démocratique, alors il y a peut-être une chance que ça marche. C'est un défi immense, mais ça vaut la peine d'être relevé.
Merci pour vos retours ! J'ai maté la vidéo de Steve Jobs, c'était un bon résumé des bases. Et Precigraphie, ton analyse est super complète, ça m'a fait cogiter pas mal. Pour ma part, j'ai continué à creuser le sujet et j'ai regardé un reportage sur Cuba. Bon, c'est qu'un exemple, hein, et c'est loin d'être parfait, mais ça m'a permis de voir des aspects concrets. Le système de santé et d'éducation, par exemple, même s'ils manquent de moyens, ils ont réussi à assurer un accès quasi universel, et c'est pas rien. Après, c'est clair que les libertés individuelles sont sacrément bridées et que l'économie est à la peine... Bref, ça confirme qu'il y a pas de solution miracle, et que chaque modèle a ses propres contradictions.
RaisinRoyal, quand tu dis que t'as regardé un reportage sur Cuba, c'était quoi exactement ? Juste pour avoir une idée de la source, savoir si c'était un truc objectif ou plus une vision partisane...
VagueProgressive58, c'était un reportage d'Arte, "Cuba, l'île aux deux visages". Il date un peu (2015), mais il me semble assez factuel. Après, forcément, tout reportage a un angle, mais j'ai pas eu l'impression que c'était de la propagande pure et dure.
Merci RaisinRoyal d'avoir partagé la source du reportage sur Cuba, c'est toujours bien d'avoir des références précises pour se faire une opinion.
C'est bien de pointer le reportage d'Arte, RaisinRoyal, ça donne un point de départ concret. J'ai cherché des infos sur le sujet, en recoupant plusieurs sources pour essayer d'avoir une vision aussi objective que possible. Ce qui ressort souvent concernant Cuba, c'est effectivement l'accès à la santé et à l'éducation, qui sont des réussites notables. Selon l'UNESCO, le taux d'alphabétisation à Cuba est de 99,7 %, ce qui est supérieur à beaucoup de pays développés. Et d'après l'OMS, l'espérance de vie à Cuba est comparable à celle des États-Unis, malgré un PIB par habitant bien inférieur (environ 9 000 dollars contre 69 000 aux US, selon la Banque Mondiale en 2022). C'est un argument qui revient souvent pour défendre le modèle cubain. Mais en même temps, faut pas se voiler la face. Les libertés individuelles sont très limitées, c'est un fait. Reporters sans frontières classe Cuba parmi les pays les moins libres en matière de presse (177e sur 180 en 2023). Et puis, l'économie est vraiment à la peine, avec des pénuries fréquentes et un niveau de vie globalement bas. Le salaire mensuel moyen à Cuba est d'environ 40 dollars, ce qui est dérisoire. La double monnaie (avant sa suppression) créait aussi pas mal d'inégalités et de frustrations. Finalement la situation est que les cubains ont un système qui fonctionne sur certains points, mais qui est aussi bloquant et surtout qui ne permet pas d'entreprendre par exemple. On dirait que le salaire moyen est plus bas que les retraites en Allemagne, c'est un fait qu'on doit prendre en compte. Donc, comme tu dis, pas de solution miracle. Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients, et il faut être conscient des compromis qu'on est prêt à accepter. Cuba montre bien que l'égalité d'accès à certains services de base ne suffit pas à faire une société épanouie et prospère.
Je trouve que tu es un peu dure avec Cuba, EisKriegerin. C'est facile de comparer avec des pays développés et de pointer du doigt les difficultés économiques, mais faut remettre ça dans le contexte d'un blocus américain qui dure depuis des décennies. Forcément, ça a un impact sur l'économie et le niveau de vie. Dire que les Cubains ne peuvent pas entreprendre, c'est un peu réducteur aussi. Il y a quand même une forme d'économie souterraine et de débrouille qui existe, même si c'est pas toujours facile.
Pour nuancer ce point, RaisinRoyal, on peut s'interroger sur l'efficacité du blocus américain. Il est certain qu'il a des répercussions, mais il ne saurait expliquer à lui seul les difficultés économiques de Cuba. D'autres pays ont subi des embargos sans pour autant connaître une situation aussi désastreuse. Une amélioration serait de diversifier les partenaires économiques et d'encourager davantage l'investissement étranger, tout en gardant un contrôle stratégique sur les secteurs clés.
CyberElles10, tu as raison de souligner les limites de l'argument du blocus. C'est un facteur important, certes, mais il ne suffit pas à expliquer tous les maux de l'économie cubaine. D'ailleurs, si on regarde le Vietnam, qui a également subi un embargo américain pendant longtemps, on constate qu'il a réussi à se développer de manière significative depuis qu'il a adopté une économie plus ouverte. Le PIB par habitant du Vietnam est passé d'environ 200 dollars en 1990 à plus de 4 000 dollars en 2022 (Banque Mondiale), ce qui montre qu'il est possible de surmonter les obstacles, même dans un contexte international difficile. L'ouverture économique, avec des réformes comme le "Doi Moi", a joué un rôle important dans ce développement. En fait, il y a eu une augmentation moyenne annuelle d'environ 6% sur la période 2000-2020. C'est un argument factuel qui fait mouche. Cependant, il est vrai que le Vietnam a conservé un système politique autoritaire, ce qui soulève d'autres questions. Mais sur le plan économique, il est clair que l'ouverture a été bénéfique. Le Vietnam est d'ailleurs devenu un important exportateur de produits manufacturés, notamment de textiles et d'électronique. Un point de comparaison avec Cuba qui permettrait de mieux cerner les leviers à activer pour une évolution positive. Peut-être qu'un jour, Cuba pourra s'en inspirer, tout en conservant ses acquis sociaux, comme l'accès à la santé et à l'éducation. C'est un équilibre délicat à trouver, mais c'est possible.
EisKriegerin, ton argument sur le Vietnam est pertinent. C'est vrai qu'ils ont su tirer leur épingle du jeu malgré un passé compliqué. L'ouverture économique, c'est un peu le serpent de mer des discussions sur Cuba, mais c'est clair qu'il y a des leçons à en tirer. Après, la question, c'est comment ils pourraient le faire sans perdre ce qui fait leur "plus", justement, l'accès à la santé et à l'éducation. C'est un équilibre hyper délicat à trouver, mais pas impossible, en théorie.
Entierement d'accord.